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Quand la France devient un musée… sous pavillon chinois !    

Le modèle économique d’une France sans usines qui en revanche bénéficierait d’un tourisme dopé par les classes moyennes des pays émergents, semble avoir pris du plomb dans l’aile. En effet, il y a peu de temps encore, le pavillon chinois ne flottait que sur l’usine du monde. Aujourd’hui il se hisse sur les fleurons français du tourisme et des loisirs. Les sous-traitants d’hier s’emparent de marques françaises et l’avance technologique d’Areva sur les nouveaux géants chinois du nucléaire, se réduit.  

Hôtels Sofitel, Novotel, Mercure, Ibis… bientôt chinois    

En mars 2015, le groupe hôtelier Jin Jiang, propriété de la ville de Shanghai, a déboursé 1.3 Md pour l’achat de Louvres hôtels, deuxième groupe hôtelier européen (1120 hôtels aux  enseignes Première Classe, Kyriad, Campanile, Tulip inn, Golden et Royal). Yu Minliang, président du groupe chinois, avait alors annoncé au ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, sa volonté de faire de la France la plateforme de son groupe en Europe.

Le chinois détient depuis fin mai 2016, 15 % de la chaine d’hôtels Accor, première operateur hôtelier européen et sixième au rang mondial (3 800 hôtels Ibis Hôtel, Sofitel, Mercure, Novotel, Formule 1,  Pullman…). Jin Jiang est maintenant le premier actionnaire et pourrait monter à 29 % du capital.  

Tout en continuant à dérouler le tapis rouge aux investissements chinois, l’Etat s’inquiète maintenant d’une prise de contrôle rampante d’Accor. Le groupe pourrait bientôt venir grossir le nombre d’entreprises du CAC 40 qui ont quitté le giron français depuis le début du quinquennat, noircissant ainsi un peu plus le bilan économique du gouvernement. Afin de s’opposer aux velléités de mainmise chinoise, une entrée de l’Etat au capital à hauteur de 10 % est envisagée.

Bataille boursière entre groupes chinois

Après Jin Jiang, un deuxième loup pourrait pénétrer dans bergerie. Selon le JDD, Sébastien Bazin, PDG d’Accor Hôtels, serait maintenant en contact avec le conglomérat chinois HNA group. Ce dernier pourrait entrer dans la bataille boursière et s’opposer à son concurrent chinois. Les actions du groupe français monteraient mais l’issue s’avérerait incertaine.

HNA affiche des ambitions internationales depuis plusieurs années. Outre ses autres emplettes à travers le monde, il s’était déjà offert en 2012, pour quelques dizaines de millions d’euros, 48 % d’Aigle Azur, deuxième compagnie aérienne française derrière Air France.

Puis en novembre 2015, après avoir tenté en vain d’acheter le voyagiste français Fram, devenait actionnaire à hauteur de 10 % du capital de Pierre et Vacances - Center Parcs mais s’octroyait, avec 60 % du capital, le contrôle de la coentreprise créée pour développer les activités en Chine.

Fin mai 2016, après son OPA sur GateGroup, géant suisse de la restauration à bord, le groupe chinois raflait ensuite, face au groupe toulousain Newrest, 49.9 % des parts de Servair, filiale de la restauration d’Air France.

Le leader européen des loisirs également convoité  

Pour compléter le tableau des acquisitions ou participations  chinoises dans le secteur du tourisme, Le groupe chinois Fosun a acheté le club Med en 2015 et convoite maintenant La compagnie des Alpes. Selon l’agence Reuters, Fosun pourrait prendre bientôt une participation de 10 à 15 % du leader européen des loisirs qui exploite onze des plus grands domaines skiables dont Tignes, Val d’Isère, Les Menuires, Méribel, les Arcs ou la plagne mais aussi des parcs de loisirs dont le Futuroscope de Poitiers, le Parc Astérix  et Walibi ou les musées Grévin.  

Terminons, bien que la liste ne soit guère exhaustive, avec le fonds Kai Yuan Holdings qui a acheté l’hôtel Marriott des Champs Elysées en 2014 et l’Etat français qui cédait 49.99 % de l’aéroport de Toulouse - Blagnac au consortium chinois Casil Europe, pour un montant de 308 millions d’euros.

Ainsi, les dépenses des touristes chinois, même lorsqu’elles seront réalisées en France, seront souvent captées par des intérêts chinois, dans le secteur du tourisme mais aussi dans d’autres secteurs. Pour exemple, le  groupe textile chinois Shandong Ruyi Technology a acquis récemment pour 1.3 md d’euros, l’entreprise d’habillement SMCP qui regroupe les trois marques françaises dites de «luxe accessible», Sandro, Maje et Claudie Pierlot (1 118 points de vente dans le monde).

Derrière les sociétés d’Etat, la stratégie de Pékin  

Afin de palier rapidement la baisse de croissance chinoise, le gouvernement de Pékin missionne en Europe, un nombre croissant d’entreprises chinoises.

Celles-ci sont souvent des sociétés d’Etat (SOE) qui constituent ensemble près de 65 % du PIB chinois et représentent 70 % des investissements effectués à l’étranger. En aout 2016, dans article publié dans Marianne, Nouvelles villes chinoises en France : deux ans plus tard, où en est leur implantation ? , J’attirais l’attention sur ce risque.

L’État chinois  dispose de capitaux illimités et pourraient à terme, s’emparer, dans les pays occidentaux et plus particulièrement dans les pays les plus accueillants d’Europe dont la France, d’intérêts stratégiques. Le secteur de l’énergie constitue une cible prioritaire. Le fonds souverain China Investment Corporation (CIC) avance ses pions depuis 2011 et possède maintenant une participation de 30 % dans la branche exploration-production de GDF Suez. Par ailleurs, il est à craindre que d’éventuelles  complications dans la réalisation du chantier à haut risque des EPR d’Hinkley Point, mettent en péril EDF et Areva déjà au bord du gouffre. Les partenaires et actionnaires CNNC (China National Nuclear Corporation) et CGN (China General Nuclear Power Corporation, postés en embuscade au nom d’une guerre économique chinoise sans merci, tireraient très certainement profit des difficultés voire à terme, d’un démantèlement de la filière française de l’énergie. L’empressement  de la Chine qui exhortait Londres à donner son feu vert devrait nous alerter.  Mais en abandonnant notre indépendance énergétique à l’Etat chinois, nous hypothéquerions pour longtemps notre avenir économique mais aussi notre sûreté nucléaire.  

Francis JOURNOT tient le site Collectivité nationale. Il est membre fondateur du mouvement Rendez-nous notre industrie et des associations Vêtements made in France et International convention for minimum wage   

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