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Monsieur Hollande, l’Union Européenne pourrait bientôt disparaître et il faut un projet

Par Francis Journot   Publié le 7/09/2016 

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Au regard de l’histoire, le Brexit marquera sans doute la déroute de l’Union Européenne. Barack Obama et Jean Claude Juncker se sont ingérés dans la politique britannique pour tenter de l’éviter mais leur inquiétude a trahi la fragilité de l’édifice européen et souligné le risque imminent de dislocation. Maintenant, le stade du débat à propos d’un Frexit et d’un référendum semble dépassé. Peut-être devrions-nous dès aujourd’hui, penser la reconstruction de la France d’après.  

Combien de temps l’UE parviendra-t-elle encore à survivre à ses difficultés et au rejet grandissant de ses peuples ? La rupture interviendra-t-elle avant ou au cours du prochain quinquennat ? Quels évènements seront déterminants ? 

Grande Bretagne, Danemark et Pays-Bas se sont déjà opposés à une diminution de leur souveraineté ou à un élargissement de l’UE. La consultation en octobre des électeurs hongrois à propos de la politique migratoire européenne, devrait traduire une inquiétude partagée par la plupart des populations des Etats membres de l’UE.

L’hexagone, jusque-là moins affecté par l’austérité que la Grèce, l’Espagne, le Portugal ou l’Italie, pourrait bientôt l’être davantage. Après les crises à répétition dont celles de l’euro et l’appauvrissement de populations entières, l’antienne d’une UE qu’il faut sauver coûte que coûte pour la changer de l’intérieur en une Europe plus humaine et sociale, moins libérale mais génératrice de croissance et d’emploi, ne convainc plus.

En France, les candidats à l’élection présidentielle issus des deux partis de gouvernement dont l’ancien sénateur socialiste Jean Luc Mélenchon ou les anciens ministres Emmanuel Macron, Bernard Hamon et Arnaud Montebourg, prétendent, comme leurs homologues Républicains ou Centristes, présenter des alternatives. Pourtant, tous jouent sur ce registre commun et leurs programmes économiques occultent la menace qui pèse sur l’euro et l’UE. On peut comprendre qu’il ne soit guère aisé de reconnaitre l’échec de la politique européenne défendue pendant plusieurs décennies mais cet autisme et l’absence de vision ou de réel projet, démobiliseront encore de nombreux électeurs.  

Les instances européennes et les milieux financiers scrutent maintenant la troisième économie européenne. A l’automne, un rejet de la réforme de la constitution réclamée par Bruxelles et conduite par le premier ministre italien Matteo Renzi pourrait conduire à la démission de ce dernier. La crise politique majeure qui s’ouvrirait alors, s’ajouterait à la crise des banques transalpines qui croulent sous 360 milliards de créances douteuses et manquent de fonds propres. Bien que la Grèce en 2010, l’Irlande en 2011 et le Portugal en 2012, aient bénéficié du secours de fonds européens, la chancelière allemande s’oppose aujourd’hui à un prêt et s’appuie sur la règlementation européenne de 2014 qui impose une mise à contribution des épargnants même modestes et des actionnaires des banques, avant une aide de l’Etat. Mais la faillite de banques italiennes pourrait entrainer une récession dans le pays et déstabiliser un peu plus l’euro et l’Union Européenne. Certes, on peut présumer qu’en dernier recours, la BCE optera pour le sauvetage mais on peut aussi se demander quel jeu joue l’Allemagne.

Angela Merkel refuse que son pays soit davantage mis à contribution et ne souhaite pas une intégration financière plus poussée de la zone euro. La chancelière allemande a-t-elle déjà pris la décision, notamment en raison du Brexit,  d’en finir avec l’euro et l’UE ? 

Déjà, en avril 2014, (quelques mois avant son assassinat dans les bureaux de Charlie Hebdo) l’économiste Bernard Maris prévenait : « Plus de vingt ans de guerre économique ont passé, et l’industrie allemande a laminé les industries italienne et surtout française. L’Allemagne n’a plus besoin de la zone euro. Au contraire : la zone euro commence à lui coûter cher, à tel point qu’elle songe elle aussi à quitter l’euro. Il est bien évident que ni la Grèce, ni le Portugal, ni l’Espagne, ni même la France et l’Italie ne pourront jamais rembourser leur dette avec une croissance atone et une industrie dévastée. La zone euro éclatera donc à la prochaine grave crise de spéculation contre l’un des cinq pays précités. »

La première ministre britannique Theresa May a saisi le sens de l’histoire et veut tirer profit du Brexit. Celle-ci a décidé de tourner le dos à la politique Thatchérienne qui a désindustrialisé la Grande- Bretagne pendant 30 ans. Cette nouvelle volonté politique pourrait préfigurer la fin du paradigme qui prône la toute-puissance des marchés et la déréglementation des échanges, souvent symbolisé par le slogan de Margareth Thatcher, There is no alternative (TINA). Toutefois, le gouvernement anglais n’entamera pas le processus de sortie de l’UE avant le début ou la fin 2017. La sortie effective ne devrait donc se concrétiser qu’en début ou fin 2019, au terme des deux ans de négociations nécessaires. Aussi on peut penser que la Grande Bretagne parie sur d’autres crises voire l’explosion de l’UE et ne souhaite pas s’engager immédiatement dans des négociations qui se révèleraient dès lors hasardeuses ou inutiles. Par ailleurs, on observe depuis quelques années chez son cousin anglo-saxon américain et pays du libre-échange, une volonté de relocalisation de l’industrie et le rétablissement de barrières douanières. Le haro aux USA sur le TTIP nous confirme cette tendance. Aussi, peut-être assisterons-nous au cours des années à venir, à l’émergence d’une nouvelle ère économique.

L’Allemagne projette très certainement de s’extirper de l’UE, la Grande-Bretagne va en sortir et l’Italie qui pourrait bientôt entrer dans une grave récession devra repasser sous les fourches caudines de Bruxelles. Mais notre pays, pourtant déjà endetté de l’équivalent de trois ans de PIB (lire notre tribune  dans le magazine Marianne Il faut sortir de l’euro et de l’UE avnt un défaut de paiement), s’accroche avec nostalgie à un idéal européen promis au milieu du XXème siècle par les fondateurs de la construction européenne dans l’Europe en chantier d’après-guerre dont l’environnement économique n’avait rien de comparable avec celui d’aujourd’hui.

Le déni ne saurait sauver une UE moribonde et déjà condamnée. Alors, peut-être devrions-nous aussi, afin de préparer au mieux notre avenir, en accepter la réalité. Le pragmatisme devrait primer et nous avons le devoir de définir, hors de considérations idéologiques ou politiques, un programme d’intérêt national qui pourrait être rapidement mis en œuvre, quel que soit le gouvernement qui officierait au moment du de la désagrégation de l’Union Européenne. Car la France, nouvellement affranchie de la contrainte des traités européens, pourrait alors bénéficier d’extraordinaires opportunités de développement.

Un travail de réflexion entamé il y a plusieurs années, a permis l’élaboration d’un modèle économique qui profiterai à tous, citoyens et entreprises. Ce projet, soucieux des intérêts de la Collectivité nationale, si l’on considère son objet et sa nature, propose les quelques rares solutions concrètes susceptibles de permettre le moment venu, de relancer l’industrie pour à terme, vaincre le chômage de masse tout en favorisant un mode de consommation plus respectueux. Le programme résumé en dix pages a été publié sur le site du Figaro en mai et juin 2016. Il convient maintenant,  en collaboration avec l’Etat, des écoles d’ingénieurs et des entreprises, de poursuivre cette étude, dont notamment, l’évaluation des potentialités des métiers des secteurs manufacturiers.            

                                Francis JOURNOT

 Francis JOURNOT tient le site Collectivité nationale. Il est membre fondateur du mouvement Rendez-nous notre industrie et des associations Vêtements made in France et International convention for minimum wage   

 

 

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